Chaque religion possède ses rites funéraires symbolisant le passage de la vie à la mort. Cet ensemble d’actes, de gestes et de paroles est codifié. Le parcours des funérailles, de la toilette rituelle, en passant par la cérémonie, jusqu’au lieu de sépulture peut être très différent en fonction du culte religieux. Selon les religions, les pratiques telles que la crémation ou les soins de conservation du corps sont autorisées ou interdites.
Le rite catholique
Avant la mort, la personne sur le point de décéder reçoit le sacrement des malades de la part d’un prêtre. Cela prépare son âme à l’entrée dans la vie éternelle, auprès de Dieu. Cette célébration est ponctuée de prières et de lectures de la bible.
Après le décès, l’église invite l’entourage à se recueillir auprès du défunt, afin que ceux qui restent dans la peine puissent trouver un chemin d’espérance. La veillée funéraire traditionnelle jusque dans les années 60 est aujourd’hui très peu pratiquée.
La mise en bière est effectuée par les opérateurs funéraires. Le défunt repose sur le dos, mains jointes sur la poitrine, avec éventuellement crucifix, chapelet, objets de piété ou personnels. La crémation est autorisée depuis 1963 par l’église catholique.
Le temps du recueillement achevé, vient la cérémonie religieuse des obsèques, accompagnée de ses fleurs, bougies et prières. Elle se tient en général dans l’église paroissiale, animée soit par des laïcs formés, soit par des prêtres.
Le monument funéraire est orné d’une croix.
Le rite protestant
Au moment de la mort, la communauté se réunit autour du mourant et de l’aumônier pour un moment de recueillement, de prières et de lecture de la Bible. Lorsque le décès prononcé, pendant la veillée mortuaire, un des proches du défunt peut endosser le rôle du pasteur et lire des passages de la Bible.
La mise en bière est effectuée par les opérateurs funéraires. Le défunt repose sur le dos, mains jointes sur la poitrine. Il n’y a pas d’objet de piété ni de crucifix. La crémation est autorisée depuis 1898.
La cérémonie des funérailles se tient au temple, animée par le pasteur. Elle est destinée à accompagner la famille et les amis du défunt et repose sur la prédication de l’évangile, une promesse de résurrection.
Après le culte, on enterre le défunt simplement, en compagnie de lectures et de prières. Les fleurs sont autorisées mais généralement non demandées en raison de la recherche de simplicité.
Le monument funéraire est orné d’une croix.
Le rite orthodoxe
La tradition orientale orthodoxe veut que le corps soit porté à l’église, cercueil ouvert, un voile blanc recouvrant le visage du défunt. En France, une dérogation est obligatoire pour accomplir un tel rite.
Trois jours après le décès a lieu l’enterrement. C’est le temps pour que l’âme se sépare du corps. Pendant les quarante jours suivants, l’âme poursuivra son chemin de purification vers Dieu, continuant d’accomplir un effort de détachement du corps.
La crémation est refusée par les orthodoxes. Selon eux, elle rompt la continuité entre le corps mort et le corps glorieux promis à la fin des temps.
Le rite israélite
Le corps du défunt est soumis à une toilette rituelle de purification. Cela se pratique en l’absence de la famille, par des hommes lorsque le défunt est un homme, par des femmes lorsque le défunt est une femme.
Le corps du défunt est ensuite posé sur le dos, à même le sol, dépourvu de bijou. Sa tête repose sur un sachet de terre d’Israël, elle est entièrement enveloppée dans une toile. Son visage est tourné vers le ciel et ses bras sont placés le long du corps. La religion juive n’autorise pas la crémation.
Le corps ne doit jamais rester seul. Une veillée traditionnelle est organisée en présence de la famille, hommes et femmes réunis. Des psaumes sont lus en continu tandis que la lumière des bougies symbolise l’immortalité de l’âme.
La synagogue étant un lieu de vie, aucune cérémonie n’y est prévue. Il peut cependant y avoir un passage si le défunt est un fidèle ou un « Érudit ».
Avant le départ pour le cimetière, la famille déchire le vêtement qu’elle porte sur le côté droit. C’est un signe de douleur. Devant la tombe, juste avant la mise en terre, une oraison funèbre est lue par le Rabbin, avant que chaque membre de l’assistance ne jette trois pelletées de terre dans la fosse.
La prière des morts, le Kaddish, est ensuite récitée. L’assistance se lave ensuite les mains sans les essuyer. C’est un symbole qui représente le lien avec le défunt et sa famille.
Le monument funéraire est érigé dans les 11 mois qui suivent le décès. Il porte une inscription hébraïque et parfois le symbole des tables de la loi hébraïque. En principe, il n’y a pas de fleurs.
Le rite musulman
Lorsque la mort d’une personne est imminente, elle est tournée du côté droit pour lui réciter à l’oreille la profession de foi de la religion musulmane. L’entourage récite également la sourate XXXVI et le verset 12.
Lorsque le décès est prononcé, une toilette de purification permet au défunt de passer de la vie sur terre à la vie dans l’au-delà. Selon la tradition, le lavage du corps est effectué par quatre personnes de même sexe que le défunt. Seule l’époux(se) du défunt est autorisé(e)e à laver son corps. Le corps est lavé de haut en bas trois fois pour chaque partie, en commençant par le côté droit, la tête placée en direction de la Kaaba.
Les soins de conservation ne sont pas autorisés. Après avoir été essuyé, le corps est enveloppé dans un nombre impair de vêtements (trois pièces blanches d’étoffes non cousues). Ses bras doivent être le long du corps, paumes en haut, ou croisés sur la poitrine.
Lors de la veillée mortuaire, un imam récite des sourates du Coran. La religion musulmane oblige à enterrer le corps rapidement, entre 24 et 48 heures après le décès. La famille est toujours présente à la levée du corps. La crémation n’est pas autorisée.
La Cérémonie se tient au cimetière en présence de l’Imam placé face au cercueil, orienté vers Kaaba.
Le monument funéraire est simple, sans symbole luxueux, avec une inscription d’un verset du Coran. Il n’y a ni photo ni fleur.
Le rite bouddhiste
Les bouddhistes préparent la mort tout au long de leur vie, notamment grâce à la méditation. Une fois la personne décédée, son corps rejoint le Bardo, un monde onirique constituant un passage vers la réincarnation. Cette dernière ne sera heureuse que si les fidèles ont beaucoup médité durant leur vie, le Bardo pouvant être un endroit tumultueux.
Dans la tradition bouddhiste, la crémation est très répandue. Les cendres du défunt sont alors déposées devant l’autel au pied de Bouddha. Pendant 49 jours, les moines prient afin d’aider l’esprit et le guider à travers le Bardo.